Patrick Robert, président du POPAI, analyse les tendances du marché, à quelques semaines de l’ouverture du prochain salon MPV (27-29 mars 2012).
Quelles sont vos prévisions pour 2011 ?
Nous attendons toujours les chiffres officiels mais nous pouvons d’ores-et-déjà donner quelques tendances : il y a bien eu une progression au premier semestre mais les chiffres ont stagné au second. Cela ne remet pas en cause le dynamisme de la filière, le marché de la PLV est cyclique et les bons résultats de 2010 ont été influencés par la crise de 2009, où la plupart des budgets ont été réduits.
En 2010, le marché de la PLV en France représente tout de même plus d’un milliard d’euros. Malgré une conjoncture économique incertaine, la PLV maintient son rôle prédominant dans le hors-média. D’après les membres de l’association, le premier semestre 2012 est plutôt prometteur.
Comment voyez-vous évoluer la filière ?
Nous avons de moins en moins de visibilité sur le long terme et les annonceurs ont tendance à privilégier les opérations de dernière minute. La crise a changé les priorités : nécessité de vendre, de réduire les stocks, etc. Le marketing n’a plus le pouvoir qu’il avait dans les années 90, aujourd’hui, ce sont les ventes qui priment sur la stratégie marketing et cette tendance s’accélère.
Quel est l’impact des nouvelles technologies ?
C’est une formidable évolution ! En plus des améliorations apportées pour la fabrication et la gestion logistique, il existe tout un tas d’actions qui participent à la prise de décision d’achat. Avant, il fallait théâtraliser le produit, le rendre séduisant et le différencier de la concurrence. Aujourd’hui, les nouveaux médias créé un tunnel qui entraîne directement le client jusqu’au produit.
Ces nouvelles techniques vont-elles remplacer la PLV traditionnelle ?
Il y a beaucoup de nouveautés dans le domaine de la communication multimédia. Toutefois, ces nouveaux outils ne touchent pas aux sens, ce qui les rend complémentaires des autres méthodes, sans pouvoir les remplacer. Les consommateurs ont besoin de toucher, de ressentir le produit. Le maquillage, par exemple, ne peut pas seulement être mis en valeur, il faut pouvoir le toucher, le sentir et bien sûr l’appliquer.
Quels sont les engagements de la filière en matière de développement durable ?
Tout d’abord, nous ne considérons pas le développement durable comme une tendance ou un effet de mode marketing. Il y a une véritable prise de conscience de la responsabilité des entreprises dans ce domaine.
Les matériaux recyclables et les assemblages non polluants sont privilégiés. La plupart des acteurs du marché ont d’ores-et-déjà intégré les contraintes de développement durable sur le choix des matières premières. Ils ont également pris en compte la manière dont les matériaux sont fabriqués et transportés. Nos produits sont encombrants et souvent remplis d’air. Nous travaillons également sur l’optimisation des emballages et la réduction du bilan carbone chez les transporteurs.
En outre, le POPAI, prépare une charte écologique interne de manière à répondre aux exigences, morales pour le moment, liées au développement durable et la protection de l’environnement. Des outils sont mis à disposition et des subventions accordés à ceux qui jouent le jeu. Petit à petit, nous parviendrons à amoindrir l’impact de notre activité sur la nature, pour le bien de tous.
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